NOUS AVIONS UN « MERMOZ » ET NOUS L’AVONS OUBLIÉ.

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  Reportages book et archives

« C’était sur le canal du Mozambique. Nous volions depuis une heure sur cette mer déserte, infestée de requins, où nul secours n’est à espérer en cas de panne. 

Nous nous taisions; j’avais abandonné les cartes et mes notes; Christian Moench regardait droit devant lui. Je le vis tout à coup sortir son portefeuille, en retirer un document et se plonger dans sa contemplation. J’eus la curiosité de regarder par dessus son épaule; c’était une petite photo d’amateur représentant une jeune femme tout sourire et une adorable fillette [Christiane]… 

La photo ne reprit sa place dans le portefeuille qu’en vue de l’îlot Juan de Nova, à proximité des côtes malgaches. 

Je compris ce jour-là qu’il y avait autre chose que l’aviation qui comptait pour Christian Moench: une femme admirable qui ne contraria jamais sa vocation, qui fit taire ses droits d’épouse pour laisser s’accomplir une magnifique et trop brève destinée » (1938) Lire la suite sur l'excellent site des frères Puiseux planons.com

départ des pilotes

Ambiance du poste de pilotage...

poste de commande

Récit du journal local de Tananarive à l'arrivée à Madagascar

LE MADÉCASSE – MERCREDI 31 OCTOBRE 1934

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Madagascar – 30 octobre 1934 – Ivato – Terrain d’aviation – Arrivée de Christian MOENCH et Jean CATINOTsur un De Havilland « Léopard Moth » à moteur Gipsy de 140CV qui ont échoué dans leur tentative de battre le record de GOULETTE

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« M. MOENCH ET M. CATINOT REPRESENTANT L’INTRANSIGEANT ONT PARLÉ AU MICRO » 

Hier soir, le sympathique aviateur Moench et son compagnon de voyage M. Catinot, représentant notre grand confrère métropolitain l’Intransigeant ont, par la voie des ondes à Radio Tananarive, confié les impressions de leur voyage. Ils ont aussi manifesté leur satisfaction, après leur dure randonnée, de la belle manifestation de sympathie qui leur fut réservée à Ivato à la tête de laquelle se trouvait un grand ami de l’aviation, M. le Gouverneur Général Cayla. 

LA FIN D’UN RAID 
Les aviateurs Moench et Catinot qui avaient quitté le terrain d’Istres, le 24 à minuit, avec le ferme espoir de battre le record Paris-Tananarive détenu par le regretté Goulette, sont arrivés au terrain d’aviation d’Ivato, hier, à 12 heures 45. 

Le but du raid
Pilotant un avion de tourisme de 140 chevaux pouvant fournir une vitesse horaire de 180 kilomètres, les intrépides aviateurs avaient formé le projet de franchir la distance Paris-Tananarive en trois jours et de battre le record qu’avait créé Goulette sur un avion de 230 CV en 4 jours et 7 heures. 

Le voyage
La première partie du voyage s’accomplie dans les meilleures conditions. C’est à partir de Brindisi que commencèrent les difficultés mécaniques à tel point que Moench, en présence des pertes subies par son réservoir d’huile, allait se diriger sur Le Caire pour faire effectuer à son avion les réparations indispensables. Après s’être entretenu avec son compagnon de voyage, il fut décidé de continuer le raid. Suprême effort, digne du courage et de l’endurance de l’équipage qui, depuis son départ de France s’était à peine reposé huit heures. Le succès allait couronner son effort quand à Mozambique, arrivant de Dar-ès-Salam, la tuyauterie des pompes à essence ne fonctionne pas. C’était dimanche matin et il eut suffi que Moench et Catinot parvinssent à Ivato à dix heures et le record était battu… Ce n’est que lundi, à l’arrivée d’Assollant à Mozambique à bord du trimoteur postal que son mécanicien dépanna Moench. 

Vers Tananarive
Le courageux équipage n’était pas à bout de ses ennuis. Parti à 5 heures  25 de Mozambique il survola Maintirano à 8 heures 35, craignant de manquer d’huile en raison du mauvais état du réservoir, au lieu de piquer droit sur Tananarive, il se dirigea vers Madirovalo qu’il survola à 10 heures 58. A Mahatsinjo, au camp 5, manquant complètement d’huile, il se posa sur l’Antampoketsa et ce n’est que grâce au passage d’un car qu’il put s’approvisionner de trois litres d’huile qui lui permirent de continuer son voyage sur Tananarive. Ankazobé est survolé à 12 heures  25.

Enfin !
A 12 heures 45, superbement, l’oiseau de Moench et Catinot, en un atterrissage parfait, aux acclamations d’un public nombreux, prend contact avec la terre malgache qu’il atteint après 6 jours 5 heures 35 ‘’ de voyage. M. le Gouverneur Général Cayla, M. le Secrétaire Général Jorre, MM. Rouvin, chef du Service Judiciaire, Lassalle, président de la Cour,  Rouquette, Directeur du Cabinet, Henry, chef de région, Rambeaud, administrateur maire, les Capitaines Dire, Pénicault, et Renoncial, Sicard, Lefèvre, Hennebicque, Fraise, Lurat fils, Santini de l’Aéro-club, Mayer et de nombreuses dames les reçoivent à leur descente de la carlingue. Malgré les fatigues d’un voyage semé de difficultés les sympathiques aviateurs se prêtent aux exigences des photographes. Aussitôt après, un Champagne d’honneur leur est servi au mess des Officiers. Si les éléments les ont vaincus, ils ont au moins l’honneur d’avoir accompli le trajet Paris-Tananarive qui est une preuve de leur ténacité dans l’épreuve et de leur vaillance. Le Madécasse est heureux de leur souhaiter la bienvenue et de leur présenter les félicitations de la population de l’île.

Vol avec son ami Joanny Burtin sur le Japon en 1931

Le 2 mars 1931, un Farman 190, appelé « Alsa » a décollé de 
Paris avec un équipage de deux personnes; (Ernest) Christian Moench et Joanny Burtin. Couvrant une distance de 2 800 km le 21 mars à 15h05, ils sont arrivés à l’aéroport Tachikawa de Tokyo où ils ont été accueillis 
par une foule enthousiaste.

réception à Tokyo

(à suivre)
Dans le prochain article Les frères Puiseux tenterons d’apporter quelques éclaircissements sur les conditions de la disparition de Christian Moench.

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Et bien sûr, si vous avez des informations sur la vie de Christian Moench, faites nous en part dans les commentaires : )

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